4A_246/2014: Teilweise Gutheissung einer Schiedsbeschwerde wegen Verletzung des rechtlichen Gehörs / die vereinbarte Einschränkung der Kognition des Schiedsgerichts bildet keinen Verstoss gegen den prozessuale Ordre public

Mit Entscheid 4A_246/2014 vom 15. Juli 2015 hiess das Bun­des­gericht die Beschw­erde gegen einen Schiedsspruch des Tri­bunal Arbi­tral du Sport (“TAS”) wegen Ver­let­zung des rechtlichen Gehörs teil­weise gut.

Dem Entscheid lag fol­gen­der Sachver­halt zugrunde: Der Fuss­bal­lvere­in A schloss mit neun Spiel­ern einen Arbeitsver­trag ab. Gemäss diesem Ver­trag soll­ten die Spiel­er ihren vollen Lohn nur aus­bezahlt erhal­ten, wenn sie 70% der gesamten Spiel­d­auer der in einem bes­timmten Monat stat­tfind­en­den Spiele spiel­ten. Die neun Spiel­er klagten später mitunter auf Zahlung ausste­hen­der Löhne. Der Fuss­bal­lvere­in erhob gegen den Schiedsspruch des TAS Beschw­erde und machte unter anderem die Ver­let­zung des rechtlichen Gehörs geltend. 

Das Bun­des­gericht fol­gte der Argu­men­ta­tion des Fuss­bal­lvere­ins A teil­weise. Das Bun­des­gericht erachtete die Rüge als begrün­det, dass das TAS sich nicht mit dem Argu­ment des Fuss­bal­lvere­ins A befasst hat­te, wonach der Spiel­er Num­mer 2 die ver­tragliche Bedin­gung nicht erfüllt habe, weil er ver­let­zungs­be­d­ingt an keinem Spiel teil­nahm. Das TAS habe das rechtliche Gehör des Fuss­bal­lvere­ins A auch ver­let­zt, weil es nicht auf das Argu­ment des Fuss­bal­lvere­ins A einge­gan­gen sei, wonach die Löhne der Spiel­er Num­mer 1 und 3 falsch berech­net wor­den seien.

Die weit­eren Rügen des Fuss­bal­lvere­ins A erachtete das Bun­des­gericht als unbe­grün­det. So argu­men­tierte der Fuss­bal­lvere­in etwa ohne Erfolg, dass sein Recht auf ein Schieds­gericht, das über eine volle Kog­ni­tion ver­fügt, Teil des prozes­sualen Ordre pub­lic darstellen würde. Das Bun­des­gericht wider­sprach dieser Auf­fas­sung (E. 7.2.2):

L’art. 6 par. 1 CEDH ne s’op­pose pas à la créa­tion de tri­bunaux arbi­traux afin de juger cer­tains dif­férends de nature pat­ri­mo­ni­ale divisant des par­ti­c­uliers, pour autant que la renon­ci­a­tion de ceux-ci à leur droit à un tri­bunal en faveur de l’ar­bi­trage soit libre, licite et sans équiv­oque (arrêt 4A_238/2011 du 4 jan­vi­er 2012 con­sid. 3.2 et l’ar­rêt de la Cour européenne des droits de l’homme cité). Une fois le choix de ce mode de règle­ment des lit­iges val­able­ment opéré, une par­tie à la con­ven­tion d’ar­bi­trage ne peut pas se plain­dre directe­ment, dans le cadre d’un recours en matière civile au Tri­bunal fédéral for­mé con­tre une sen­tence, de ce que les arbi­tres auraient vio­lé la CEDH, même si les principes découlant de celle-ci peu­vent servir, le cas échéant, à con­cré­tis­er les garanties invo­quées par elle sur la base de l’art. 190 al. 2 LDIP (dernier arrêt cité, con­sid. 3.1.2). Du reste, il est lois­i­ble aux par­ties de régler la procé­dure arbi­trale comme elles l’en­ten­dent, notam­ment par référence à un règle­ment d’ar­bi­trage (art. 182 al. 1 LDIP), pour peu que le tri­bunal arbi­tral garan­tisse leur égal­ité et leur droit d’être enten­dues en procé­dure con­tra­dic­toire (art. 182 al. 3 LDIP). C’est ce qu’elles ont fait en l’e­spèce en se soumet­tant à la juri­dic­tion du TAS, démarche qui rendait le Code applic­a­ble  ipso iure (cf. art. 27 al. 1 du Code), y com­pris son art. 57 al. 3. Aus­si, mal­gré qu’en ait le recourant, ne saurait-on inté­gr­er dans la notion d’or­dre pub­lic procé­dur­al, visée par l’art. 190 al. 2 let. e LDIP, l’oblig­a­tion faite au tri­bunal arbi­tral de traiter en toute hypothèse les caus­es qui lui sont soumis­es avec un plein pou­voir d’ex­a­m­en. Une fois la procé­dure éta­tique régulière­ment écartée, il est tout à fait con­cev­able et admis­si­ble que les par­ties s’ac­cor­dent, directe­ment ou par le biais de leur soumis­sion à un règle­ment d’ar­bi­trage, pour lim­iter la cog­ni­tion du tri­bunal arbi­tral, qu’il s’agisse de l’ob­jet de son exa­m­en et/ou de la pro­fondeur de celui-ci. 
Quoi qu’il en soit, ain­si que le relève à bon droit le TAS dans sa réponse, on ne voit pas en quoi le refus de tenir compte d’un élé­ment de preuve n’ayant pas été présen­té con­for­mé­ment aux règles de procé­dure applic­a­bles équiv­audrait à une restric­tion du pou­voir d’ex­a­m­en du tri­bunal arbitral.
Par con­séquent, l’ar­bi­tre n’a nulle­ment mécon­nu l’art. 190 al. 2 let. e LDIP en ne ten­ant pas compte des bons de paiement litigieux, déposés tar­di­ve­ment, pour tranch­er le dif­férend opposant les parties.