4A_490/2013 (amtl. Publ.): Aufhebung eines Schiedsspruchs, der nach der vereinbarten Frist zugestellt wurde

Das Bun­des­gericht befasste sich im Entscheid 4A_490/2013 vom 28. Jan­u­ar 2014 mit der Frage, ob ein Schiedsspruch ange­focht­en wer­den kann mit dem Argu­ment, dass der Schied­srichter den Entscheid nach Ablauf der zwis­chen ihm und den Parteien vere­in­barten Frist erlassen hat.

In einem ad hoc Schiedsver­fahren stellte der Einzelschied­srichter auf Anfrage der klägerischen Partei hin die Zustel­lung des Schiedsspruchs mehrmals in Aus­sicht, hielt diese Ter­mine jedoch nicht ein. Der Einzelschied­srichter erk­lärte schliesslich mit E‑Mail vom 3. Juni 2013, dass er zurück­treten würde, falls er den Schiedsspruch nicht bis 30. Juni 2013 erlassen hätte (“I shall resign if the award is not ren­dered by June 30, 2013”). Mit einem am 27. August 2013 ver­schick­ten Schreiben erk­lärten bei­de Parteien, dass sie den vorgeschla­ge­nen Rück­tritt des Einzelschied­srichters annehmen wür­den, wenn der Einzelschied­srichter den Schiedsspruch nicht bis am 30. August 2013 zustellen würde. Auf entsprechende Anfrage des Schied­srichters akzep­tierten die Parteien einen Auf­schub bis zum 2. Sep­tem­ber 2013. Am 3. Sep­tem­ber 2013 erk­lärte die Klägerin gegenüber dem Schied­srichter, dass der Schiedsspruch nicht inner­halb der vere­in­barten Frist zugestellt wor­den sei und die Klägerin den Rück­tritt des Schied­srichters zur Ken­nt­nis nehmen würde; die Klägerin bat den Schied­srichter zu bestäti­gen, dass er sein Schied­srichter­man­dat mit Ablauf der Frist vom 2. Sep­tem­ber 2013 niedergelegt habe. Der Schiedsspruch wurde der Klägerin am 4. Sep­tem­ber 2013 zugestellt; die Klägerin hielt aber auf der Emp­fangs­bestä­ti­gung schriftlich fest, dass die Ent­ge­gen­nahme des Schiedsspruchs nicht als Akzept des Schiedsspruchs aus­gelegt wer­den dürfe (“La récep­tion de ce col­is n’em­porte pas accep­ta­tion d’une éventuelle sen­tence arbi­trale qui y serait con­tenue, ni la recon­nais­sance d’une valid­ité quel­conque d’un tel doc­u­ment. Genève, le 4 sep­tem­bre 2013, à 14:42 heures”). Die Klägerin informierte den Schied­srichter noch am sel­ben Tag, dass sie den Schiedsspruch als ungültig eracht­en würde, weil die Zustel­lung nach dem Rück­tritt des Schied­srichters erfol­gt sei. Die Klägerin reichte Beschw­erde gegen den Schiedsspruch ein.

Ein­lei­t­end behan­delte das Bun­des­gericht das Rechtsver­hält­nis zwis­chen den Parteien und dem Schied­srichter (E.3.2.1):

Le con­trat d’ar­bi­tre — recep­tum arbi­trii ou arbi­tri (…) — désigne la rela­tion con­tractuelle qui se noue entre l’ar­bi­tre et les par­ties. Il par­ticipe de la nature mixte de l’ar­bi­trage, lequel revêt un car­ac­tère con­tractuel par sa source et juri­dic­tion­nel par son objet (…). L’ar­bi­tre, tel le juge éta­tique, est investi du pou­voir de tranch­er un dif­férend par une sen­tence équiv­alant à un juge­ment, mais il tient ce pou­voir de la volon­té des par­ties (…). Le con­trat d’ar­bi­tre est sou­vent qual­i­fié de man­dat sui gener­is, mais les règles du man­dat (art. 394 ss CO) sont large­ment exclues par le statut de l’ar­bi­tre, s’agis­sant notam­ment des con­di­tions dans lesquelles ce con­trat prend fin (…). 

Le con­trat d’ar­bi­tre s’éteint nor­male­ment en même temps que l’in­stance, c’est-à-dire, dans la grande majorité des cas, lorsque la sen­tence finale est ren­due (pour autant qu’elle ne soit pas nulle ni annulée) voire, plus rarement, suite à un retrait d’in­stance, que ce soit par un désis­te­ment ou par une trans­ac­tion. Il peut toute­fois se ter­min­er de manière anticipée, pen­dente lite, en par­ti­c­uli­er si l’ar­bi­tre décède, s’il est récusé, s’il est révo­qué par les par­ties, s’il est des­ti­tué par le juge ou s’il démissionne (…).

Das Bun­des­gericht wandte sich danach der Frage zu, wie die Wil­lenserk­lärun­gen der Parteien zum Rück­tritt des Schied­srichters zu qual­i­fizieren seien. Nach einge­hen­der Analyse gelangte das Bun­des­gericht zum Schluss, dass die Parteien und der Schied­srichter einen Dreiparteien-Ver­trag abgeschlossen hät­ten. Die Zustel­lung des Schiedsspruchs ent­fal­tete deshalb keine heilende Wirkung, da eine solche Ausle­gung mit dem Grund­satz pacta sunt ser­van­da unvere­in­bar wäre. Dem­nach hätte nur die vor­be­halt­slose Ent­ge­gen­nahme des Schiedsspruchs eine heilende Wirkung erzie­len kön­nen (E. 3.2.2):

Il en ressort tout aus­si net­te­ment que l’ar­bi­tre unique ne pou­vait pas com­pren­dre autrement, selon les règles de la bonne foi, la volon­té man­i­festée de la sorte par ses deux man­dantes. Il appa­raît, en défini­tive, que la cause de l’ex­tinc­tion pré­maturée des pou­voirs de l’ar­bi­tre doit être recher­chée davan­tage dans un accord tri­par­tite con­clu à cet effet par cha­cune des par­ties avec l’autre, d’une part, et par les deux par­ties con­join­te­ment avec l’ar­bi­tre, d’autre part, que dans une sim­ple démis­sion de l’ar­bi­tre ou dans la révo­ca­tion de celui-ci par une déci­sion com­mune des deux man­dantes. Il suit de là que les objec­tions soulevées par l’in­timée pour exclure que le con­trat d’ar­bi­tre ait val­able­ment pu pren­dre fin à la date et à l’heure fixées dans le fax du 27 août 2013 ne peu­vent pas être retenues. Ain­si en va-t-il de l’ar­gu­ment fondé sur la jurispru­dence voulant que l’ar­bi­tre ne puisse met­tre fin à sa mis­sion qu’en invo­quant de justes motifs. Sem­blable argu­ment ne tient pas compte de ce que l’ex­tinc­tion du con­trat d’ar­bi­tre n’a pas été le fait d’une déci­sion uni­latérale de l’ar­bi­tre de met­tre un terme à sa mis­sion parce qu’il aurait estimé avoir des raisons de répudi­er son man­dat, mais la con­séquence d’un accord que les deux par­ties avaient passé avec l’in­téressé à cette fin. N’est pas plus fondé le moyen pris de l’ef­fet guéris­seur (sana­tio) qu’au­rait pro­duit l’ac­cep­ta­tion par l’in­timée de la sen­tence qui lui a été noti­fiée après la sur­ve­nance du délai ultime impar­ti à l’ar­bi­tre pour procéder à la noti­fi­ca­tion de cette déci­sion. De fait, il serait con­traire, à la fois au principe pacta sunt ser­van­da et à la règle du par­al­lélisme des formes, de per­me­t­tre à une par­tie à un accord bilatéral ou mul­ti­latéral d’en écarter les con­séquences de son chef par un acte uni­latéral, telle la récep­tion de la sen­tence. Pareil acte n’eût donc été con­clu­ant, en l’e­spèce, que si la recourante avait agi de même en accep­tant, elle aus­si, sans for­muler la moin­dre réserve, la noti­fi­ca­tion tar­dive de la sen­tence. Or, il n’en a rien été, comme cela ressort des faits relatés sous let. B.b du présent arrêt.

Ein Schiedsspruch, der nach Ablauf der vere­in­barten Frist zugestellt wird, ist nicht nichtig, kann aber ange­focht­en wer­den. Das Bun­des­gericht prüfte, ob Art. 190 Abs. 2 lit. a (vorschriftswidrige Ernen­nung des Einzelschied­srichters) oder lit. b (Schieds­gericht erk­lärt sich zu Unrecht für zuständig) IPRG die ein­schlägige Bes­tim­mung für die Anfech­tung bilden würde. Das Bun­des­gericht erk­lärte, dass der vor­liegende Fall von der Bes­tim­mung Art. 190 Abs. 2 lit. b IPRG abgedeckt ist. Der Schied­srichter hat­te damit seine Zuständigkeit angenom­men und einen Schied­sentscheid erlassen, obwohl seine Zuständigkeit zu diesem Zeit­punkt bere­its erloschen war (E.4.1):

Une sen­tence ren­due postérieure­ment à l’ex­pi­ra­tion de la mis­sion de l’ar­bi­tre unique ou du tri­bunal arbi­tral n’est pas nulle, mais annu­la­ble sur recours. L’art. 36 let. g du con­cor­dat sur l’ar­bi­trage du 27 mars 1969 (CA) érigeait ce vice de procé­dure en motif de recours, en prévoy­ant que la sen­tence pou­vait être attaquée en nul­lité “lorsque le tri­bunal arbi­tral a[vait] statué après l’ex­pi­ra­tion du délai qui a[vait] pu lui être impar­ti pour rem­plir sa mis­sion”. Le droit actuel de l’ar­bi­trage inter­na­tion­al et interne en Suisse ne con­tient pas de dis­po­si­tion spé­ci­fique com­pa­ra­ble à la règle con­cor­dataire abrogée. Dans sa grande majorité, la doc­trine con­sid­ère le vice de procé­dure en ques­tion comme un prob­lème de com­pé­tence ratione tem­po­ris visé par l’art. 190 al. 2 let. b LDIP (arbi­trage inter­na­tion­al) ou par l’art. 393 let. b CPC (arbi­trage interne), car le tri­bunal arbi­tral ou l’ar­bi­tre unique, en stat­u­ant hors délai, s’ar­rogerait implicite­ment une com­pé­tence qu’il n’a plus (…). Quelques auteurs réser­vent cepen­dant la pos­si­bil­ité d’ad­met­tre que le tri­bunal arbi­tral ou l’ar­bi­tre unique qui stat­ue après l’ex­pi­ra­tion du délai assigné à sa mis­sion doit être assim­ilé à un tri­bunal arbi­tral irrégulière­ment com­posé, respec­tive­ment à un arbi­tre unique irrégulière­ment désigné au sens des art. 190 al. 2 let. a LDIP et 393 let. a CPC (…). En théorie, les deux con­struc­tions juridiques pour­raient s’ap­pli­quer au vice de procé­dure exam­iné. Aus­si bien, l’ar­bi­tre unique (ou le tri­bunal arbi­tral) qui stat­ue après que sa mis­sion a expiré peut-il être regardé à la fois comme une per­son­ne usurpant les pou­voirs d’un arbi­tre (ou d’un tri­bunal arbi­tral) et comme un arbi­tre (ou un tri­bunal arbi­tral) ayant dépassé les lim­ites tem­porelles de sa com­pé­tence juri­dic­tion­nelle. Si l’on s’en tient toute­fois à la délim­i­ta­tion jurispru­den­tielle du champ d’ap­pli­ca­tion de l’art. 190 al. 2 let. a LDIP, la préférence doit être don­née à la sec­onde con­struc­tion juridique. En effet, comme le Tri­bunal fédéral l’a rap­pelé récem­ment (…), par régu­lar­ité de la con­sti­tu­tion du tri­bunal arbi­tral ou de la désig­na­tion de l’ar­bi­tre unique, au sens de cette dis­po­si­tion, il faut enten­dre la manière dont le ou les arbi­tres ont été nom­més ou rem­placés (art. 179 LDIP) et les ques­tions rel­a­tives à leur indépen­dance (art. 180 LDIP). Or, vue sous l’an­gle restric­tif ain­si défi­ni par la jurispru­dence, la posi­tion de l’ar­bi­tre ou du tri­bunal arbi­tral qui stat­ue hors délai n’est pas assim­i­l­able à celle d’un arbi­tre ou d’un tri­bunal qui n’au­rait pas été régulière­ment nom­mé ou rem­placé; elle s’ap­par­ente davan­tage à celle d’un arbi­tre ou d’un tri­bunal arbi­tral dont la désig­na­tion ne souf­fre aucune dis­cus­sion, mais qui a sim­ple­ment omis de respecter la lim­ite dans le temps qui avait été fixée à sa com­pé­tence juri­dic­tion­nelle. Cela étant, il n’échappe pas à la Cour de céans que le critère dis­tinc­tif per­me­t­tant d’é­carter une con­struc­tion juridique au prof­it de l’autre demeure assez flou. La sécu­rité du droit com­mande néan­moins de tranch­er la ques­tion. On le fera en trai­tant le vice de procé­dure con­sid­éré comme un motif de recours au sens de l’art. 190 al. 2 let. b LDIP ou de l’art. 393 let. b CPC.

Das Bun­des­gericht wies schliesslich auch die Behaup­tung der Beklagten zurück, dass die Anfech­tung der Klägerin rechtsmiss­bräuch­lich sei. Im Ergeb­nis hiess das Bun­des­gericht die Beschw­erde gut und hob den Schiedsspruch auf.