4A_709/2014: Beizug eines Sekretärs und Konsulenten durch das Schiedsgericht

Im Entscheid 4A_709/2014 vom 21. Mai 2015 befasste sich das Bun­des­gericht mit der Frage, welche Auf­gaben das Schieds­gericht an das Sekre­tari­at und den Kon­sulen­ten des Schieds­gerichts delegieren darf.

Für etwaige Stre­it­igkeit­en aus dem Ver­trag beze­ich­neten die Parteien in ihrem Gen­er­alun­ternehmerver­trag den Architek­ten D. als Einzelschied­srichter in einem ad hoc Schiedsverfahren.

Nach Aus­bruch eines Rechtsstre­its fällte D. einen Schiedsspruch. Die Beschw­erde­führerin berief sich in ihrer Anfech­tung in erster Lin­ie auf Art. 190 Abs. 2 lit. a IPRG mit dem Argu­ment, dass der Schiedsspruch tat­säch­lich von zwei Schied­srichtern gefällt wor­den sei und dass das Schieds­gericht ein Sekre­tari­at bestellt habe, obwohl die Schiedsvere­in­barung diese Möglichkeit nicht vorge­se­hen habe.

Das Bun­des­gericht erläuterte ein­lei­t­end, welche Pflicht­en das Schieds­gericht selb­st wahrnehmen müsse und welche Arbeit­en es an ein Sekre­tari­at delegieren dürfe. Es erk­lärte, dass das Schieds­gericht ein Sekre­tari­at bestellen könne, wenn die Parteien diese Möglichkeit nicht aus­geschlossen hät­ten. Gemäss Bun­des­gericht kann das Sekre­tari­at das Schieds­gericht bei der Abfas­sung des Schiedsspruchs unter der Kon­trolle und gemäss den Weisun­gen des Schieds­gerichts unter­stützen (E. 3.2.2):

La mis­sion juri­dic­tion­nelle con­fiée à l’ar­bi­tre est éminem­ment per­son­nelle, et le con­trat d’ar­bi­tre est con­clu  intu­itu per­son­ae. Cela implique que l’ar­bi­tre doit accom­plir lui-même sa mis­sion, sans la déléguer à un tiers, fût-il un con­frère tra­vail­lant dans le même cab­i­net que lui s’il est avo­cat (…). Il importe donc, au stade de la prise de déci­sion, que l’ar­bi­tre con­naisse le dossier, délibère et par­ticipe à la for­ma­tion de la volon­té du tri­bunal arbi­tral; pour cela, le prési­dent doit con­serv­er la maîtrise intel­lectuelle de l’is­sue du lit­ige et le coar­bi­tre con­tribuer au proces­sus déci­sion­nel (…). La sen­tence ren­due en vio­la­tion de cette règle non écrite, qui est par­fois mécon­nue dans la pra­tique arbi­trale (…), pour­ra être annulée par la voie d’un recours en matière civile fondé sur l’art. 190 al. 2 let. a LDIP (…). 
Cette inter­dic­tion de déléguer la tâche d’ar­bi­tr­er à autrui n’ex­clut pas néces­saire­ment le recours à l’as­sis­tance de tiers (…). Ain­si est-il générale­ment admis que la pos­si­bil­ité, offerte par l’art. 365 al. 1 CPC (…) au tri­bunal arbi­tral, de désign­er un secré­taire dans un arbi­trage interne vaut aus­si en matière d’ar­bi­trage inter­na­tion­al, quand bien même le chapitre 12 de la LDIP ne la men­tionne pas (…). … Doit cepen­dant être réservée la volon­té com­mune des par­ties, exprimée dans la con­ven­tion d’ar­bi­trage ou dans un accord ultérieur, d’ex­clure la désig­na­tion d’un secré­taire (…). Les tâch­es du secré­taire juridique sont com­pa­ra­bles à celles d’un greffi­er en procé­dure éta­tique: organ­i­sa­tion des échanges d’écri­t­ures, pré­pa­ra­tion des audi­ences, tenue du procès-ver­bal, étab­lisse­ment des décomptes de frais, etc. Elles n’ex­clu­ent pas une cer­taine assis­tance dans la rédac­tion de la sen­tence, sous le con­trôle et con­for­mé­ment aux direc­tives du tri­bunal arbi­tral ou, s’il n’est pas unanime, des arbi­tres majori­taires, ce qui sup­pose que le secré­taire assiste aux audi­ences et aux délibéra­tions du tri­bunal arbi­tral. Il lui est, en revanche, inter­dit, sauf con­ven­tion con­traire des par­ties, d’ex­ercer des fonc­tions de nature judi­ci­aire, lesquelles doivent demeur­er l’a­panage des seuls arbi­tres (…).

Das Bun­des­gericht wies darauf hin, dass das Schieds­gericht auch andere For­men der Unter­stützung in Anspruch nehmen könne, wobei es auf den durch das Schieds­gericht ernan­nten Sachver­ständi­gen und den Kon­sulen­ten ver­wies (E. 3.2.2):

Le recours aux ser­vices d’un secré­taire n’est du reste pas la seule fac­ulté offerte à un tri­bunal arbi­tral d’obtenir un appui externe, puisqu’aus­si bien l’as­sis­tance req­uise peut provenir de divers­es autres sources ( …). C’est tou­jours sous la réserve, for­mulée plus haut, que le tri­bunal arbi­tral n’a­ban­donne pas aux aux­il­i­aires com­mis par lui les prérog­a­tives inhérentes à sa mis­sion, en par­ti­c­uli­er celle de tranch­er lui-même le dif­férend qui lui a été soumis. Ain­si, dans les arbi­trages com­plex­es de nature tech­nique ou com­mer­ciale, le tri­bunal arbi­tral fait sou­vent appel à des con­sul­tants externes afin qu’ils l’aident à traiter des ques­tions pointues, de car­ac­tère non juridique, qu’il ne serait pas à même de saisir com­plète­ment sans être épaulé par des spé­cial­istes du domaine con­sid­éré, démarche qui com­porte évidem­ment des avan­tages mais aus­si des risques (…). Pour le reste, il est admis que, si les par­ties n’ont pas réglé la procé­dure, le tri­bunal arbi­tral, qui la fixe lui-même en ver­tu de l’art. 182 al. 2 LDIP, a le droit de désign­er un con­sul­tant de sa pro­pre ini­tia­tive, sans requérir leur con­sen­te­ment préal­able (…).

Die Rolle des ange­blich zweit­en Schied­srichters erachtete das Bun­des­gericht als ver­gle­ich­bar mit der eines Kon­sulen­ten. Im Unter­schied zum Regelfall steuerte der Kon­sulent im vor­liegen­den Fall aber kein tech­nis­ches Fach­wis­sen bei (was nicht erforder­lich war, da der Schied­srichter selb­st Architekt war), son­dern juris­tis­ches Fach­wis­sen (E. 3.4):

Quoi qu’il en soit, rien ne s’op­po­sait, en l’e­spèce, à ce que l’ar­bi­tre unique nom­mé par les par­ties pour tranch­er leur dif­férend en équité, à savoir un archi­tecte que sa for­ma­tion ne prédis­po­sait pas à régler des ques­tions de procé­dure déli­cates dans un arbi­trage pour le moins con­flictuel, s’at­tachât les ser­vices d’un avo­cat-con­seil et d’un secré­taire pour l’é­pauler dans la con­duite de la procé­dure arbi­trale. S’agis­sant de la fonc­tion de secré­taire, dévolue à Me F.________, elle n’ap­pelle pas de com­men­taires par­ti­c­uliers. Plus sin­guli­er déjà était le rôle con­fié à Me E.________, que l’in­timée assim­i­le à tort à un secré­taire du Tri­bunal arbi­tral (…). On peut le com­par­er à celui d’un con­sul­tant, évo­qué plus haut (…), sauf à pré­cis­er qu’à l’in­verse du cas ordi­naire sus­men­tion­né, le con­sul­tant dont il est ici ques­tion n’a pas été choisi pour son exper­tise tech­nique dans la branche où le lit­ige est né (la con­struc­tion), l’ar­bi­tre étant déjà un homme de l’art, mais pour les con­nais­sances spé­ci­fiques qu’il pos­sé­dait dans le domaine de la procé­dure arbi­trale. Par ailleurs, comme les par­ties n’avaient pas réglé elles-mêmes la procé­dure à suiv­re, l’ar­bi­tre était en droit de désign­er de son pro­pre chef les per­son­nes chargées de l’é­pauler. Il l’a d’ailleurs fait à ses pro­pres frais, sans qu’il en coûtât quoi que ce fût aux parties. 

 Die Beschw­erde wies das Bun­des­gericht in der Folge ab.